Encore 600 poules sauvées

Pour la troisième année consécutive, un éleveur du Nord de l’Ardèche nous a contactés pour l’aider à faire adopter en urgence ses poules arrivées en fin de carrière de pondeuses dans son élevage bio plein air. Rappelons que ces volatiles, de 18 mois seulement, sont en temps normal envoyés à l’abattoir, par souci de rentabilité, pour laisser place à un nouveau lot de jeunes oiseaux plus productifs après un vide sanitaire obligatoire.

La première année, nous avions pu faire adopter plus de 1000 poules alors que nous ne disposions que de quelques jours pour nous organiser. La deuxième année, ce sont 3027 oiseaux que nous avons fait adopter grâce à la mobilisation de nombreux bénévoles pendant presque deux semaines. Pour la première fois, l’éleveur n’avait envoyé aucun animal à l’abattoir. 

Cette année, il s’était lancé le même défi. Mais la période hivernale, la situation sanitaire, le confinement puis le couvre-feu nous ont empêché de réaliser un sauvetage de grande ampleur comme nous l’aurions souhaité. Malgré cela, l’éleveur a tenu à trouver, contre vents et marées, des moyens pour éviter l’abattoir à ses poules. Et il a presque réussi, sauf pour 600 d’entre-elles pour lesquelles il n’avait plus de solutions. Nous sommes donc intervenus en urgence pour sauver ces derniers d’individus.

Dimanche 10 janvier, nous avons fait adopter 232 poules sur place grâce à quelques dizaines de familles d’adoptants qui ont fait le déplacement jusque là-bas. Nous avons également ramené 70 oiseaux au refuge du Mistral où nous les avons également fait adopter tout au long de la semaine. Nous replaçons ces animaux par petit nombre (moins d’une dizaine) chez des particuliers à qui nous donnons des conseils  pour l’accueil et les soins à leur apporter.

altervita

Mais à cause des délais très courts et de tous les facteurs limitants déjà listés plus haut, nous n’avons pas trouvé d’adoptants pour les 300 dernières poules de l’élevage. C’est là que deux associations lyonnaises ont répondu présentes à notre appel à l’aide : l’Hirondelle et Dignité Animale. Grâce à ces deux associations, qui n’ont pas hésité à se mobiliser un dimanche, à faire énormément de route et à bousculer leur organisation : les dernières poules ont été sauvées et vont maintenant être placées dans des familles. 

Une nouvelle fois, toutes les poules de cet élevage auront échappé à l’abattoir. Mais est-ce une solution durable ? Pourra-t-on réussir le même défi chaque année ? Cela serait-il toujours possible si beaucoup d’autres élevages en faisaient autant un peu partout en France ? Probablement pas. Mais l’éleveur en a bien conscience. C’est pourquoi, dès cette année, il a choisi de diminuer son cheptel en élevant 1000 poules de moins. Cela va améliorer leurs conditions de vie et faciliter les chances de pouvoir offrir à chacune une retraite paisible.

Nous avons, nous aussi, pleinement conscience qu’il s’agit néanmoins de solutions de court terme, et que cela ne doit pas occulter la nécessité d’un changement profond de notre rapport avec ces animaux. Mais justement, nous pensons que ce genre d’actions permet d’informer le grand public sur le sort réservé à ces animaux dans les élevages. Ces adoptions renforcent également le lien entre l’homme et l’animal, qui n’est plus une ressource muette, indifférenciée et intangible, mais un compagnon qui vit dans le jardin, exprime des émotions et porte un nom. Tout cela permet de nouer un tout autre type de relation, et de réaliser le vrai prix de notre consommation d’œufs mais aussi de chair animale.  

Nous tenons à remercier l’éleveur pour sa confiance renouvelée et sa démarche engagée et à contre-courant de ce qui se fait dans l’élevage bio qui vient d’autoriser les exploitations de 24 000 poules.

Merci aussi à L’Hirondelle et à Dignité Animale de nous avoir épaulés sur ce sauvetage en assurant ces placements en urgence.

Merci à toutes les bénévoles mobilisées : Alexandra, Anne, Charlotte et les autres.

Et bien sûr merci aux adoptants et à nos donateurs pour leur soutien.

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