Thunder, coup de Tonnerre

Ce matin Thunder devait être castré. Une obligation pour qu’il puisse rester au refuge avec les brebis.  Notre vétérinaire a pris toutes les dispositions pour ne pas qu’il souffre, avec une anesthésie locale puis un léger sédatif afin de le calmer. Malheureusement il a fait une réaction fulgurante au produit anesthésiant. Il est tombé en arrêt cardio-respiratoire. Malgré les réanimations pulmonaire et cardiaque, les deux docteurs n’ont pas réussi à le ramener à la vie.

C’est une nouvelle absolument terrible pour le refuge, pour tous les membres de l’association, pour les parrains et marraines et tous les gens que son histoire a pu toucher. Nous sommes désolés de devoir vous l’annoncer et partageons avec vous cette grande peine.

La gestion d’un refuge implique ce genre d’accident, et la mort d’animaux malades, blessés ou en fin de vie. C’est évidemment encore plus douloureux quand il s’agit d’un animal en parfaite santé. Et c’est pourquoi nous tenons à rappeler que nous ne sommes pas un sanctuaire, lieu idéal dans lequel rien ne peut atteindre les habitants. Nous ne sommes qu’un refuge, un abri pour tous ces individus maltraités ou abandonnés. Si nous nous efforçons de les protéger au maximum, ils restent soumis au même hasard anarchique que le reste du vivant. De nos choix, même bien intentionnés, peuvent découler des souffrances…

Nous essayons de nous consoler en pensant aux 1000 poules que nous allons sauver la semaine prochaine. Réussir à faire sortir 1000 individus d’un élevage, et à les faire dans la foulée adopter par des particuliers… C’est une action que nous ne pensions pas pouvoir mener à bien aussi tôt dans l’aventure Altervita.


Nous pensons néanmoins que vous devez avoir beaucoup de questions, et pour ne pas rajouter d’incompréhension à la fatalité qu’il vous faut déjà accepter, voici des réponses aux interrogations que vous pourriez avoir.

  • Comment cela s’est-il passé exactement ?
    Notre vétérinaire a commencé par une anesthésie locale. Mais lors de la désinfection de la peau, il se sont aperçu que Thunder continuer de ressentir. Il se débattait également beaucoup, rendant très difficile la chirurgie sans le blesser. Le médecin a donc d’abord injecté un sédatif, l’équivalent d’une dose pour un lapin. Thunder ne se calmant pas, il a préféré attendre 15 minutes pour ne pas avoir à faire une nouvelle injection. Malgré ce délai, celui-ci continuait de se remuer sur la table d’opération. Lors de l’administration de la deuxième dose, il s’est immédiatement effondré et n’a pas pu être réanimé.
  • Le vétérinaire a donc fait une erreur médicale ?
    Non. Nous avions préparé en amont cette intervention avec lui. Il avait déjà pratiqué de nombreuses castrations sur des agneaux, et une vingtaine d’anesthésie sur des moutons. Il été conscient de la sensibilité aux anesthésiants des ovins. Il n’a d’ailleurs injecté à Thunder que la dose habituelle pour endormir un chat. Pour un agneau de 25kg ! La molécule utilisée était également adaptée à cette espèce et ne présentait pas de risque d’allergie.
  • Etait-ce vraiment nécessaire de le castrer ?
    Oui. Rappelons d’abord notre refus de faire se reproduire nos protégés. Mais la présence d’un bélier entier faisait peser un autre risque. Nos brebis n’ont soit : plus l’âge de pouvoir mettre bas, font des fausses couches très risquées pour elles, ne sont même plus en capacité de mettre bas (c’est le cas d’Indiana). Une grossesse les aurait mis en danger vital.
  • Ne pouviez-vous pas simplement l’isoler des autres ?
    Non. Techniquement cela aurait été très difficile. Mais surtout son confort de vie aurait été énormément écorné. Il aurait subit de violentes poussées hormonales tout au long de sa vie, aurait senti les brebis à proximité ; mais sans jamais pouvoir assouvir ce besoin absolu. Son comportement aurait pu fortement changer et devenir plus agressif.
  • N’auriez-vous pas pu le castrer différemment ?
    Si. Nous aurions pu le castrer à vif, ou avec un simple antalgique pour calmer un peu la douleur. Mais nous avions fait le choix de provoquer le moins de souffrance possible. Sans anesthésie, l’intervention aurait été très douloureuse, traumatisante pour lui et surtout encore plus risquée.
  • Allez-vous changer le nom de votre campagne « Aider Thunder et ses amis » ?
    Non. La campagne arrivera à son terme prochainement. Thunder a été notre porte-drapeau sur la vidéo de présentation et sur notre communication. Il n’est plus là mais ses amies elles le sont. Et les futurs amis de ses amies arriveront bientôt. Il restera très présent dans les esprits de tous ceux qui ce sont investis dans le refuge. Nous gardons son nom -donné par Marion qui l’a recueilli- en mémoire de son passage remarqué ici.

thunder

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